
L’économie française, déjà moribonde, s’enlise dans une stagnation alarmante. La Banque de France et l’Insee, dans un rare moment de lucidité, prévoient une croissance misérable de 0,6% pour l’année, laissant le gouvernement s’accrocher désespérément à une illusion de 0,7%. Un trimestre après l’autre, le Produit Intérieur Brut (PIB) peine à dépasser 0,1%, une performance pitoyable qui confirme la faiblesse structurelle de notre économie.
Alors que certains s’émerveillent devant un prétendu « rebond net » en juin, il s’agit d’une façade trompeuse. Après des mois d’activité plombée, un léger sursaut ne masque pas la réalité d’une économie à bout de souffle. L’industrie, les services et le bâtiment affichent des progrès si minces qu’ils sont à peine perceptibles, et les prévisions pour juillet ne promettent rien de mieux : une stagnation persistante, voire un recul inévitable.
Le véritable coup de massue vient des droits de douane américains. La Banque de France admet enfin que cette menace se concrétise, érodant l’activité des entreprises. Six pour cent des entreprises, soit une part non négligeable de notre richesse nationale, subissent déjà des impacts négatifs dévastateurs. L’industrie manufacturière est particulièrement touchée, avec des répercussions graves sur les chaînes d’approvisionnement et une incertitude croissante.
L’industrie agroalimentaire, fleuron de notre pays, est en première ligne de cette catastrophe, avec un impact moyen de -2,6% sur son activité. La filière viticole, emblème de notre patrimoine, est saignée à blanc, entraînant dans sa chute les industries du bois-papier-imprimerie, spécialisées dans la tonnellerie et l’emballage. La France est à la croisée des chemins, et les perspectives sont sombres. Il est temps de reconnaître l’étendue de la crise plutôt que de se voiler la face.