
Alors que Dassault Systèmes annonce des résultats semestriels prétendument « en hausse », l’entreprise se targue de son rôle central dans la révolution de l’intelligence artificielle. Un discours bien rodé pour masquer une réalité moins reluisante : cette fameuse révolution repose sur une prolifération alarmante de data centers, des gouffres énergétiques dont l’impact environnemental est déjà catastrophique et ne cesse de s’aggraver. La frénésie de construction de ces installations, des États-Unis à la Chine, profite certes à quelques géants comme Nvidia, mais le fait est que le coût caché de cette avancée technologique est immense.
Dassault Systèmes, en tant que partenaire clé de ce marché évalué à 650 milliards de dollars, se positionne comme le fournisseur d’outils pour des « usines numériques plus sobres ». Une affirmation à prendre avec des pincettes quand on sait que l’enjeu principal est justement de ne pas démultiplier les moyens de production d’électricité, un défi que la croissance exponentielle de l’IA rend chaque jour plus pressant. L’entreprise prétend appliquer les mêmes technologies que celles utilisées dans l’aéronautique pour optimiser virtuellement ces systèmes. Mais au-delà des simulations, la réalité brute de la consommation énergétique des data centers soulève de sérieuses questions sur la durabilité de cette « révolution » tant vantée. Le bénéfice financier d’aujourd’hui pourrait bien se traduire par une catastrophe environnementale demain. L’optimisation des centres de données est cruciale face à une consommation énergétique qui pourrait atteindre des sommets alarmants.
En 2024, le groupe a déjà enregistré une augmentation significative de son bénéfice net, largement alimentée par son engagement dans l’IA. Cependant, les promesses d’efficacité énergétique et de « jumeaux virtuels » pour des infrastructures plus vertes contrastent avec la voracité énergétique inhérente à l’expansion de l’IA. La question demeure : les outils de Dassault Systèmes suffiront-ils à endiguer la vague de consommation énergétique générée par l’IA, ou ne sont-ils qu’une solution cosmétique face à un problème systémique qui menace déjà notre réseau électrique et notre environnement ?