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L'Assemblée nationale s'enfonce dans le chaos budgétaire. Malgré la tentative du Premier ministre Sébastien Lecornu de renoncer au 49.3, la France est au bord de la paralysie politique.

L’Assemblée nationale est le théâtre d’un spectacle sidérant. Les débats budgétaires, loin de l’apaisement promis, révèlent une crise politique persistante et une tentative désespérée de redorer le blason d’une institution en pleine déliquescence. Le contraste avec l’année dernière est frappant : des bancs clairsemés aux affrontements stériles, le budget « Frankenstein » de l’époque, adopté sous la contrainte d’un 49.3, laissait déjà présager un avenir sombre pour la démocratie française.

Cette année, le Premier ministre Sébastien Lecornu a bien tenté de jouer la carte de l’apaisement en renonçant au fameux article 49.3, cette arme constitutionnelle tant décriée qui permet d’adopter un texte sans vote parlementaire. Une décision qui, sur le papier, devait redonner du pouvoir aux députés et favoriser le compromis. Mais la réalité est tout autre. Le gouvernement reste sous pression, avec une opposition fragmentée mais déterminée à ne rien céder. Les Socialistes menacent même de faire tomber le gouvernement si leurs exigences en matière de taxation des plus riches ne sont pas satisfaites.

Les chiffres sont alarmants : la France est lourdement endettée et l’Union européenne a déjà ouvert une procédure pour déficit excessif. Le projet de budget de Lecornu prévoit des économies massives, mais la capacité du Parlement à s’accorder sur un budget d’austérité reste incertaine face aux près de 4 000 amendements déposés. L’instabilité politique mine l’économie, avec une croissance du PIB ralentie et une confiance des investisseurs en berne. Les agences de notation ont d’ailleurs dégradé la note de crédit de la France, citant les risques fiscaux et la paralysie politique. Le pays se dirige vers une impasse, où l’incapacité à adopter un budget pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la stabilité du gouvernement et la vie des citoyens.