
Alain Jamet, cofondateur du Front national (FN) aux côtés de Jean-Marie Le Pen, est décédé à 91 ans, plongeant une partie de l’extrême droite dans le deuil. Cette figure, emblématique des débuts troubles du parti, fut longtemps un élu local dans la région de Montpellier, marquant de son empreinte une période souvent décriée de la politique française.
Jordan Bardella, l’actuel président du Rassemblement national (RN), a salué sur X « l’amoureux de notre pays » et le « militant infatigable de la cause nationale ». Marine Le Pen, quant à elle, a loué le « patriote engagé » qui défendait ses convictions avec une « ténacité exemplaire ». Des hommages qui ne parviennent pas à masquer les zones d’ombre d’un parcours politique jalonné de controverses.
Proche de figures populistes comme Pierre Poujade et Jean-Louis Tixier-Vignancour dans sa jeunesse, Alain Jamet a été l’un des architectes de la création du Front national en 1972. Un parti fondé avec des personnalités aussi hétéroclites que Jean-Marie Le Pen, l’ancien Waffen-SS Pierre Bousquet, Roger Holeindre, figure de l’Algérie française, et l’ancien milicien François Brigneau. Une généalogie qui continue de peser lourd sur l’image du mouvement.
Malgré quatre mandats de conseiller régional et deux de conseiller municipal à Montpellier, Alain Jamet n’a jamais réussi à briguer un siège de député, essuyant sept échecs consécutifs. Un destin politique en demi-teinte pour celui qui fut un temps premier vice-président du parti sous Marine Le Pen, avant de quitter ses fonctions en 2014, au gré des restructurations et des tentatives de dédiabolisation. Sa disparition rappelle une ère où les clivages politiques étaient encore plus tranchés et où certaines idéologies, aujourd’hui largement contestées, trouvaient un écho certain.






