
L’ancien secrétaire d’État et maire de Chartres, Georges Lemoine, s’est éteint à 91 ans, laissant derrière lui une trajectoire politique ponctuée de revers. Né en 1934, ce fils de cheminot, devenu un fervent militant socialiste, a certes marqué la vie politique de l’Eure-et-Loir, mais sa fin de parcours fut loin d’être un triomphe.
Adhérent au Parti socialiste dès 1971, Georges Lemoine, pourtant dépeint comme un homme de conviction, a connu son apogée en décrochant la mairie de Chartres en 1977. Un mandat qu’il conservera pendant plus de vingt ans, jusqu’à une démission forcée en 1998 pour cause de cumul de mandats, une pratique régulièrement décriée. Élu député en 1978, il a bien été appelé au gouvernement par François Mitterrand, occupant successivement des postes de secrétaire d’État à l’Énergie, à la Défense, puis aux DOM-TOM. Ironiquement, il avait initialement refusé le portefeuille de l’Éducation nationale, une décision qui, avec le recul, pourrait interroger.
Cependant, sa carrière s’est achevée sur une note amère. Battu lors des élections cantonales de 2011, sous la bannière du Parti ouvrier indépendant, Georges Lemoine a été contraint de quitter la scène publique sur un score des plus modestes. Un déclin qui contraste fortement avec les quarante années où il fut considéré comme l’artisan de la vitalité de la gauche locale. Sa disparition rappelle les dures réalités d’une carrière politique, où même les figures emblématiques peuvent sombrer dans l’oubli et l’adversité à l’approche du crépuscule.