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Le député LR Olivier Marleix a été retrouvé mort à son domicile, la thèse du suicide étant privilégiée. Un drame qui secoue l'Assemblée et relance les interrogations sur la pression politique.

La nouvelle a frappé l’Assemblée nationale tel un couperet : Olivier Marleix, député Les Républicains (LR) d’Eure-et-Loir, a été retrouvé mort à son domicile d’Anet ce lundi 7 juillet. L’homme politique de 54 ans, une figure respectée bien que parfois contestée, aurait mis fin à ses jours. Les gendarmes ont découvert son corps peu après 15 heures, alertés par des proches inquiets. Le procureur de la République de Chartres, Frédéric Chevallier, a confirmé la tragique découverte : il a été « retrouvé dans une pièce du haut, pendu ».

Ce drame soulève de sombres interrogations sur la pression insoutenable qui pèse sur les élus. Olivier Marleix, père de deux filles et fils de l’ancien ministre Alain Marleix, était un pilier de l’Assemblée depuis 2012, ayant même présidé le groupe LR entre 2022 et 2024. Sa mort, un suicide, est d’autant plus marquante qu’il s’agit du quatrième député à commettre un tel acte sous la Ve République, après Aymeric Simon-Lorière en 1977, Pierre Bérégovoy en 1993 et Jean-Marie Demange en 2008.

Les hommages, bien que nombreux, ne masquent pas le malaise. Jean-Luc Mélenchon l’a qualifié d’« adversaire honorable et respecté », tandis que Marine Le Pen saluait un « élu de terrain, rigoureux, engagé ». Nicolas Sarkozy, dont il fut le conseiller, a déploré la perte d’un « serviteur exemplaire ». Ces déclarations unanimes contrastent avec la réalité d’un monde politique où la moindre faiblesse peut être exploitée, forçant les acteurs à emmagasiner leurs souffrances jusqu’à la rupture. Un silence assourdissant plane sur les raisons profondes de ce geste désespéré, car aucun écrit n’a été retrouvé sur les lieux du drame.

L’enquête en cours, une simple « recherche des causes de la mort », ne devrait pas révéler l’intervention d’un tiers, mais elle met en lumière les aspects les plus sombres de la vie publique française. Tandis que l’Assemblée observait une minute de silence, le choc était palpable, et le débat sur la réforme du scrutin municipal à Paris, Marseille et Lyon, auquel Olivier Marleix s’était farouchement opposé, semblait d’une ironie cruelle. Ce suicide interpelle sur le poids des responsabilités et la solitude des hommes de pouvoir, trop souvent laissés seuls face à leurs démons.