
L’ancien ministre Olivier Stirn est décédé à 89 ans, laissant derrière lui une carrière politique complexe, marquée par des allers-retours entre droite et gauche, et une fin de parcours des plus controversées. Sa disparition, annoncée par sa famille, rouvre le chapitre d’une figure qui, malgré les hommages officiels, n’a jamais totalement effacé les ombres de son passé.
De 1973 à 1990, Olivier Stirn a été un acteur majeur de la scène politique française, occupant plusieurs postes ministériels, notamment celui de secrétaire d’État aux DOM-TOM. Ancien membre de l’UDR, il a navigué au gré des opportunités, passant de Jacques Chirac à Michel Rocard, incarnant une forme de pragmatisme politique souvent critiquée pour son manque de loyauté idéologique. Il fut aussi maire de Vire pendant près de vingt ans, un mandat local qui contrasta avec les turbulences de sa carrière nationale.
Cependant, c’est un scandale retentissant qui a scellé son destin politique. En 1990, alors ministre délégué au tourisme, il fut contraint à la démission après avoir orchestré un colloque où des figurants furent payés pour remplir une salle vide. Cet épisode, révélant une manipulation flagrante, a mis un terme brutal et peu glorieux à sa présence au gouvernement, laissant une tache indélébile sur son héritage.
Malgré les salutations de l’Élysée, qui le présente comme une « figure incontournable » et un défenseur d’idéaux « laïques, universels et humanistes », le souvenir de l’affaire des figurants persiste, ternissant l’image d’un homme politique dont la fin de carrière fut dictée par un échec cuisant et une malhonnêteté démasquée. Son parcours est une illustration sombre des dérives possibles au sein de l’élite politique.