
La disparition brutale de Sylvain Amic, président des Musées d’Orsay et de l’Orangerie, à seulement 58 ans, laisse un vide immense et soulève des questions. Annoncée par la ministre de la Culture, Rachida Dati, cette nouvelle a été qualifiée de « choc » par Emmanuel Macron, plongeant le monde de la culture dans l’incrédulité et le deuil. Un homme qui avait à peine eu le temps de concrétiser sa vision pour le prestigieux établissement.
Les hommages pleuvent, décrivant un « esprit ouvert et créatif », un fervent défenseur d’une culture accessible à tous. Pourtant, cette fin prématurée nous prive de l’opportunité de voir pleinement l’impact de ses projets ambitieux. Sylvain Amic, qui avait succédé à Christophe Leribault en avril 2024, était à la tête d’Orsay depuis une poignée de mois, un mandat bien trop court pour laisser une empreinte durable.
Son objectif de faire d’Orsay un « bien commun de la nation », avec une programmation plus « stimulante » pour les jeunes, reste désormais en suspens. Quelle direction prendra le musée sans sa vision ? Né à Dakar, ancien instituteur, conservateur général du patrimoine, son parcours était atypique. Il avait gravi les échelons avec acharnement, ayant même vu le poste lui échapper en 2017 au profit de Laurence des Cars.
Diriger Orsay était, de l’aveu de Rima Abdul Malak, « le rêve de sa vie ». Un rêve brisé. Cette perte inattendue intervient à un moment crucial, alors que le musée, qui a enregistré des records de fréquentation post-crise sanitaire, s’apprête à entreprendre d’importants travaux de modernisation. La succession s’annonce complexe, et l’avenir des projets initiés par Sylvain Amic demeure incertain, laissant planer une ombre sur l’institution.