La nouvelle est tombée, inévitable et sombre : Thierry Ardisson, figure incontournable et souvent controversée du paysage audiovisuel français, est décédé ce lundi 14 juillet à l’âge de 76 ans. Une fin de parcours marquée par un cancer du foie, maladie dont il souffrait depuis des années, et qui a finalement eu raison de celui qui aimait se présenter comme « l’homme en noir ».
L’annonce, faite par son épouse Audrey Crespo-Mara et ses enfants, résonne comme un aveu d’échec face à la maladie implacable. Ardisson, connu pour son humour grinçant et ses interviews percutantes, s’est éteint à Paris, laissant derrière lui une carrière marquée par des émissions qui ont autant fasciné qu’agacé. Des slogans publicitaires à ses talk-shows parfois chaotiques, son parcours n’a jamais laissé personne indifférent, un triste constat pour qui cherchait avant tout à provoquer.
Dans son dernier ouvrage, L’Homme en noir, il avait orchestré sa propre disparition, une mise en scène macabre et révélatrice de son obsession pour le contrôle. Un « jugement dernier sous acide », disait-il, avec une playlist soigneusement choisie. Ironie du sort, la date manquait à son scénario, et la réalité l’a rattrapé. Il est parti comme il a vécu, a déclaré son épouse, « en homme courageux et libre ». Une liberté qui, pour certains, frôlait l’arrogance, une fin discrète pour un provocateur né.
Son héritage reste complexe : une télévision parfois brillante, souvent provocatrice, mais qui, en fin de compte, s’est éteinte avec lui. Ses dernières tentatives, comme Hôtel du temps, n’avaient pas rencontré le succès espéré, signe peut-être d’un déclin inévitable. Thierry Ardisson laisse un vide, mais aussi le souvenir d’une ère où la télévision osait encore, pour le meilleur et pour le pire.
