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Le secteur de l'imprimerie française est en pleine déroute, avec des baisses annuelles alarmantes. Le numérique et la délocalisation déciment les emplois, menaçant de faire disparaître une industrie autrefois essentielle.

Le secteur de l’imprimerie en France est en chute libre, avec des baisses annuelles de 10 à 15 %, selon Frédéric Fabi, président de Dupliprint. Une situation alarmante qui pousse les élus de Mayenne à interpeller le ministère de l’Industrie, tant la fragilisation du secteur est criante. L’imprimerie de labeur, autrefois florissante avec 100 000 emplois dans les années 60-70, ne compte plus que 3 651 entreprises et environ 33 932 salariés en 2023. Un déclin implacable qui semble s’accélérer.

Les mutations technologiques ont toujours secoué cette industrie, mais la vitesse actuelle des changements dépasse la capacité d’adaptation des imprimeurs. De la presse de Gutenberg aux rotatives du XXe siècle, chaque avancée a laissé des métiers sur le carreau. L’arrivée de l’imprimante laser en 1984 et la délocalisation massive de l’impression ont été des coups fatals, décimant des professions entières comme celle de compositeur typographe, aujourd’hui disparue.

Aujourd’hui, les rares emplois restants sont occupés par des « conducteurs de machine à imprimer d’exploitation complexe » et des opérateurs de PAO. Damien Dhont de la CGT souligne la disparition des postes : une rotative qui employait auparavant huit à dix personnes n’en requiert plus qu’une ou deux. Face à cette inexorable marche de la technologie, la reconversion vers l’informatique ou le journalisme est présentée comme une échappatoire, un triste aveu de l’échec d’une branche jadis vitale.

L’impression, confrontée à l’ère du numérique et à une concurrence féroce, semble engagée dans une lutte perdue d’avance, laissant derrière elle des milliers de travailleurs et un patrimoine industriel en perdition.