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Près de la moitié des salariés français ne parviennent pas à se déconnecter durant leurs vacances, un échec criant du droit à la déconnexion. Les jeunes générations sont les plus touchées.

Les vacances sont censées être un havre de paix, mais pour une majorité de Français, et particulièrement les jeunes, elles se transforment en une extension du bureau. Une étude accablante d’Indeed France révèle qu’à l’aube de l’été, près de la moitié des salariés (48%) n’arrivent tout simplement pas à rompre avec le travail. C’est un échec retentissant pour le droit à la déconnexion, pourtant vanté comme une avancée sociale.

Le paradoxe est frappant : alors que les générations Z et Millennials se veulent les champions de l’équilibre vie pro-vie perso, elles sont les plus piégées. Seuls 38% des Z et 45% des Millennials parviennent à une déconnexion complète, bien loin des 67% des baby-boomers. L’étude suggère une explication glaçante : leur dépendance aux outils numériques les enchaîne, même en plein repos. Il ne s’agit plus de liberté, mais d’une servitude numérique.

Le constat est encore plus alarmant : 19% des salariés, soit près d’un sur cinq, ne se déconnectent pas du tout. Pour 11% d’entre eux, l’entreprise est la coupable, exigeant une joignabilité constante. Les auto-entrepreneurs ne sont pas épargnés, leurs clients dictant la cadence. Cette intrusion permanente du travail se manifeste par la consultation régulière des messages professionnels, transformant les congés en une forme de télétravail déguisé.

Les causes de cette incapacité à couper sont multiples : pression de performance implicite, omniprésence des outils numériques, et surtout une ignorance crasse du droit à la déconnexion. Seuls 62% des salariés le connaissent, et à peine 49% chez les 16-24 ans. Malgré les belles paroles des employeurs, qui affirment à 95% ne pas attendre de leurs employés qu’ils restent connectés, la réalité est tout autre. L’écart entre les promesses et le terrain est abyssal : 42% des salariés estiment que leur manager ne respecte pas ce droit, un chiffre qui grimpe à 53% chez les plus jeunes. Le droit à la déconnexion n’est donc qu’une illusion, et les vacances, un luxe que de moins en moins de Français peuvent se permettre pleinement.