
L’été s’annonce une fois de plus sous le signe de la déconnexion impossible pour des milliers de salariés. Une enquête récente révèle une réalité alarmante : près d’un employé sur deux échoue à couper totalement avec le travail durant ses congés. Ce phénomène, particulièrement exacerbé chez les jeunes générations, met en lumière un échec cuisant du droit à la déconnexion et des initiatives visant à promouvoir un véritable repos.
Malgré l’émergence de concepts marketing séduisants comme les « vacances JOMO » (Joy of Missing Out), censées encourager une déconnexion joyeuse, la réalité est bien plus sombre. Smartphones à portée de main, boîtes mail consultées furtivement, et même réunions en visioconférence depuis la plage sont devenus la norme.
Cette incapacité à décrocher n’est pas sans conséquences : stress accru, épuisement professionnel, et une frontière de plus en plus floue entre vie privée et professionnelle. Le droit à la déconnexion, pourtant inscrit dans la loi française, semble n’être qu’un vœu pieux pour une grande majorité. Les entreprises affichent des politiques louables, mais sur le terrain, managers et outils numériques maintiennent une pression constante, rendant le repos illusoire.
Le mythe des vacances réparatrices s’effondre face à cette hyperconnexion persistante. Plutôt que de recharger leurs batteries, de nombreux salariés rentrent de congés toujours aussi épuisés, voire plus. Les « tracances », mélange toxique de travail et de vacances, sont devenues une pratique courante, transformant les périodes de repos en simple extension du bureau. Il est grand temps de se demander si nos sociétés sont réellement capables d’offrir le répit nécessaire à leurs travailleurs.