
Le Premier ministre François Bayrou fait face à une tâche quasi impossible, cherchant à imposer des coupes budgétaires massives tout en étant menacé de censure. Alors qu’Emmanuel Macron promet des milliards supplémentaires pour la défense, Bayrou annonce des dizaines de milliards d’économies, créant une dissonance alarmante au sommet de l’État. Ce déséquilibre met en péril la stabilité du pays et révèle une absence de vision cohérente.
L’urgence est criante, avec une dette publique qui a franchi le cap des 3 300 milliards d’euros, soit 114 % du PIB. Le gouvernement vise une réduction de 43,8 milliards d’euros dès 2026, un « effort sans précédent » qui risque de briser le dos des Français. Seul le budget de la Défense semble épargné, une décision qui, si elle est compréhensible au vu du contexte géopolitique, soulève des questions sur les priorités réelles du gouvernement. L’opinion publique, déjà échaudée, peine à comprendre ces choix drastiques.
Les mesures proposées par Bayrou sont brutales : gel quasi généralisé des budgets ministériels, réductions d’effectifs dans la fonction publique, et même la suppression potentielle de deux jours fériés. Ces décisions, perçues comme une « purge sociale et fiscale », ont déjà provoqué la colère et l’opposition. Le Rassemblement National et La France Insoumise brandissent ouvertement la menace de la censure, rendant le passage de ce budget plus qu’incertain. La fragilité de la position de Bayrou est évidente, et il risque de payer le prix fort de cette austérité forcée, plongeant le pays dans une crise politique.
La promesse d’un effort financé par « plus d’activité » et « plus de production », sans endettement, semble dérisoire face à l’ampleur des sacrifices demandés. Le fossé entre les annonces du président et les exigences du Premier ministre ne fait qu’accentuer la méfiance des citoyens. La France est à un moment charnière, où les choix budgétaires actuels pourraient avoir des conséquences dévastatrices sur la cohésion sociale et la stabilité du pays.