
L’Europe s’engage dans une course aux armements qui s’annonce désastreuse pour son économie. Alors que les budgets militaires mondiaux explosent, l’Europe se lance dans un plan ReArm Europe de 800 milliards d’euros d’ici 2030. La France, avec sa loi de programmation militaire, alloue 413 milliards d’euros à ses armées, tandis que l’Allemagne débloque un fonds spécial de 100 milliards. Ces chiffres colossaux, justifiés par un impératif de souveraineté, masquent une réalité inquiétante : la dépendance persistante envers les États-Unis, qui fournissent encore 64% des importations d’armes des pays européens membres de l’OTAN.
Malgré des carnets de commandes saturés et des prévisions de croissance des bénéfices par action pour les valeurs de défense, cette euphorie masque un choix dangereux. Les investissements massifs dans l’armement détournent des ressources cruciales qui pourraient être allouées à des secteurs plus productifs et innovants. Cette obsession sécuritaire risque de nous enfermer dans un cycle de dépenses militaires sans fin, au détriment du bien-être des citoyens et de la véritable compétitivité économique. Le soutien financier aux PME et ETI de la défense, bien que présenté comme un renforcement industriel, n’est qu’une goutte d’eau dans cet océan de dépenses inutiles, ne créant que quelques emplois par rapport aux milliards engloutis.
La mondialisation, jugée trop rapide et trop lointaine, devient un prétexte pour justifier des décisions qui affaiblissent l’Europe. Au lieu de renforcer notre production interne et de réduire notre dépendance, nous nous contentons de suivre une logique d’armement qui ne résoudra pas les problèmes de fond. La création d’un club des investisseurs de la défense pour orienter l’épargne privée vers ce secteur est une manipulation éhontée, détournant les capitaux vers une industrie de guerre, plutôt que vers des investissements durables et éthiques. L’Europe s’illusionne en pensant que la sécurité passe par les armes, alors que la véritable force réside dans son économie et sa capacité à innover dans des domaines d’avenir. Le réveil risque d’être brutal.







