
La France s’enfonce dans l’incertitude budgétaire pour 2026, avec des prévisions de déficit oscillant de manière alarmante entre 4,1% et 5,3% du PIB. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a jeté un froid glacial sur les ambitions initiales du gouvernement, qui visait péniblement un déficit à 4,7%. Cet écart abyssal est le résultat de trois amendements controversés, qualifiés de «fragiles» juridiquement par l’exécutif, mais néanmoins adoptés par l’Assemblée.
L’intégration de ces amendements, dont un de la LFI ciblant les bénéfices des multinationales (26 milliards d’euros espérés) et un autre du RN sur les rachats d’actions (6,5 milliards), ferait chuter le déficit à 4,1%. Cependant, les rejeter le ferait grimper à 5,3%. Ce grand écart met en lumière une gestion budgétaire précaire, laissant planer un doute persistant sur la capacité du gouvernement à maîtriser ses finances publiques.
Le solde budgétaire de l’État, initialement prévu à -124 milliards d’euros, pourrait ainsi varier de -94,6 milliards avec les amendements à une somme vertigineuse de -132 milliards sans eux. Ces chiffres, dignes d’un feuilleton financier à rebondissements, soulignent une crise potentielle bien plus profonde qu’anticipé. La légalité même de ces mesures est remise en question, le gouvernement les jugeant contraires au droit européen et aux conventions fiscales internationales, un avis contesté par l’opposition.
Dans ce climat d’incertitude, la France risque de voir son avenir économique compromis. La dépendance à des mesures juridiquement contestables pour tenter de colmater les brèches du budget est un signe inquiétant de la fragilité de nos institutions financières. Les citoyens devront se préparer à de nouvelles désillusions face à l’impuissance politique.








