
Un scandale secoue le monde juridique alors qu’un avocat spécialiste de la responsabilité civile, Maître Jean-Patrick Saint-Adam, se trouve au cœur d’une procédure disciplinaire. Son tort ? Avoir osé démarcher des clients qu’il estime victimes des manquements de confrères. Cette affaire, d’une rare intensité, met en lumière les pratiques douteuses et les silences complices qui minent parfois la profession.
L’origine de cette controverse est l’affaire tentaculaire du Mediator. Des milliers de victimes, après des années de souffrance, ont enfin obtenu une indemnisation pour leur « préjudice d’anxiété ». Mais un groupe d’une quarantaine d’adhérents de l’Association d’aide aux victimes des accidents des médicaments (Aaavam) a découvert, à ses dépens, que leur avocat, Maître Alain Fraitag, était resté étrangement inactif, les privant ainsi de toute réparation. C’est à ce moment que Maître Saint-Adam est intervenu, sur conseil de l’Aaavam, pour poursuivre Maître Fraitag et ses assureurs.
En épluchant les décisions de justice, Maître Saint-Adam a mis à jour un nombre consternant de victimes rendues irrecevables à agir, non pas par manque de fond, mais par les erreurs grossières de leurs avocats. Dépôt tardif de conclusions, dossiers égarés, demandes non chiffrées : une litanie d’échecs professionnels qui ont laissé des justiciables dans le désarroi. Face à cette faillite déontologique, Maître Saint-Adam a choisi d’écrire à ces victimes, dont les adresses figuraient publiquement sur les décisions, pour leur proposer ses services. Une démarche qui, bien que permise par un décret de 2014 sur la « sollicitation personnalisée », est aujourd’hui attaquée pour « dénigrement ».
Cette procédure disciplinaire soulève des questions fondamentales sur la protection des victimes et la régulation de la profession. Jusqu’où la solidarité corporatiste peut-elle aller au détriment de la justice et de l’intérêt des justiciables ? L’affaire Saint-Adam pourrait bien devenir un cas d’école révélant les zones d’ombre et les hypocrisies d’un système où les erreurs professionnelles de certains sont trop souvent passées sous silence.






