
L’inquiétude monte en France alors que le premier cas autochtone de dengue de l’année a été identifié à Saint-Chamond, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Cette sinistre découverte marque un tournant potentiellement désastreux, annonçant un risque épidémique majeur sur le territoire métropolitain. Les autorités sanitaires, via Santé publique France, confirment cette alarmante réalité, soulignant que ce cas s’ajoute à une série déjà préoccupante de neuf foyers de chikungunya.
Le début des signes cliniques chez le patient touché par la dengue remonte au 1er juillet, selon le bilan hebdomadaire des maladies transmises par le moustique tigre. Un sombre présage, d’autant plus qu’aucun autre cas autochtone n’a été signalé en Europe, plaçant la France dans une position particulièrement vulnérable. Pendant ce temps, le chikungunya se propage insidieusement, touchant des régions variées comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Corse, l’Occitanie, l’Auvergne-Rhône-Alpes, et, pour la première fois cette année, le Grand Est et la Nouvelle Aquitaine. Le nombre et la précocité de ces cas de chikungunya n’ont jamais été aussi élevés, en partie alimentés par l’épidémie dévastatrice à La Réunion.
La faute en incombe directement à l’expansion incontrôlée du moustique tigre. Malgré une légère baisse des cas importés de chikungunya, leur persistance suffit à déclencher des transmissions locales, exacerbées par les vagues de chaleur accablantes. Ces températures extrêmes favorisent la prolifération du moustique, un phénomène tristement accentué par le changement climatique. Apparu en 2004, le moustique tigre a désormais colonisé 81 départements, soit 84% du territoire métropolitain, démontrant une progression effrayante. Depuis 2010, la France a recensé 53 épisodes de transmission de virus, totalisant 277 cas de dengue, chikungunya et Zika. Les chiffres des cas importés sont également à la hausse, avec 1680 cas de chikungunya et 1651 de dengue depuis le début de l’année 2025. Une situation qui s’aggrave sans cesse, laissant craindre le pire pour la santé publique.