
La marque de fast fashion Shein est au cœur d’une controverse majeure en France, où plus de 80 députés réclament son interdiction pure et simple. Emmenés par Sandrine Le Feur, présidente de la commission du développement durable de l’Assemblée, ces parlementaires dénoncent un modèle économique destructeur pour les travailleurs, la santé publique et la planète.
L’installation de Shein au BHV, un grand magasin parisien, loin de démocratiser la mode, est perçue comme une tentative de « dédiabolisation » de la marque. Pour les signataires, cette façade de respectabilité ne peut masquer la réalité brutale d’une entreprise accusée de « concurrence déloyale » et d’inonder le marché de « produits toxiques ». Les conséquences sur l’emploi local et la santé des consommateurs sont jugées alarmantes.
Face à l’indignation grandissante, la commission du développement durable a convoqué les dirigeants de Shein pour une audition. Cette convocation, initialement prévue fin novembre, a été reportée au 2 décembre, la plateforme prétextant une audience judiciaire le même jour. Un report qui ne manque pas de soulever des interrogations sur la volonté de Shein de faire face à ses responsabilités.
Les ennuis judiciaires de Shein ne s’arrêtent pas là. La plateforme est attendue devant le tribunal judiciaire de Paris pour répondre de la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A, une affaire gravissime qui pourrait entraîner la suspension de son site en France. Shein avait déjà tenté d’éviter une audition en novembre, évoquant cette même échéance judiciaire. Avec trois amendes totalisant 191 millions d’euros déjà infligées cette année pour fausses promotions et informations trompeuses, l’avenir de Shein en France semble de plus en plus incertain. Une proposition de résolution européenne a également été déposée, réclamant une fermeté accrue envers de telles plateformes, marquant un tournant décisif dans la lutte contre la fast fashion.






