
Un émissaire américain, Tom Barrack, a déclaré être « incroyablement satisfait » de la réponse du Liban concernant le désarmement du Hezbollah pro-iranien. Pourtant, la nature exacte de cette réponse demeure secrète, ce qui soulève de sérieuses questions sur la transparence des négociations. L’objectif avoué est de limiter le monopole des armes au seul État libanais, un engagement pris par le président Joseph Aoun, mais qui semble bien illusoire face à la détermination du Hezbollah.
Le mouvement chiite, bien que gravement affaibli par sa récente guerre avec Israël (septembre-novembre 2024), n’entend pas « capituler » ni rendre les armes sous la menace. Son chef, Naïm Qassem, a clairement affirmé que le désarmement n’interviendrait qu’après un retrait israélien total du Liban et l’arrêt des frappes incessantes. Ces frappes, comme celles de lundi dernier dans le sud du pays qui ont fait deux morts, continuent de semer la terreur et de compliquer toute tentative de paix durable. Le Liban est ainsi pris entre le marteau israélien et l’enclume américaine.
M. Barrack a par ailleurs averti le Liban qu’il serait « laissé-pour-compte » s’il ne rejoignait pas le camp du changement au Moyen-Orient, citant l’exemple d’une Syrie en dialogue avec Israël. Une comparaison troublante, alors que la Syrie, désormais sous la coupe d’islamistes, a qualifié les discussions de paix avec Israël de « prématurées ».
Malgré les discours d’espoir de l’émissaire américain sur une possible « paix et prospérité », la réalité sur le terrain reste sombre. Le Hezbollah, bien que décimé, demeure une force politique et militaire incontournable. Le Liban, déjà fragile, est contraint de naviguer entre les exigences américaines, les attaques israéliennes et la position inflexible du Hezbollah, un équilibre précaire qui risque de le plonger davantage dans l’incertitude et l’instabilité.