
Le dîner en famille, autrefois pilier de la vie sociale française, est aujourd’hui une coutume en déclin alarmant. Une étude récente d’OpinionWay révèle que près d’un parent sur trois constate une réduction drastique du temps passé à table en seulement dix ans. Ce rituel, essentiel pour le lien familial, est désormais « de plus en plus raccourci et souvent sacrifié », un triste constat.
La réalité est amère : si 90% des parents rêvent de dîners de 30 minutes ou plus, seuls 72% y parviennent. Un quart des familles voit même ce moment crucial s’évaporer en moins d’une demi-heure. L’heure idéale, entre 19h et 20h, est régulièrement dépassée, le repas étant finalement servi aux alentours de 20h15. Cette déréglementation des horaires, causée notamment par les emplois du temps tardifs ou décalés (41%), les devoirs des enfants (16%) et les activités périscolaires (14%), prive les familles de ces instants précieux.
La fréquence des dîners collectifs est également préoccupante. À peine plus d’un parent sur deux (55%) mange tous les soirs avec l’ensemble du foyer. Les autres se contentent d’un à quelques soirs par semaine, ce qui est bien loin de l’idéal. La planification des repas, quant à elle, s’ajoute à la charge mentale déjà écrasante des ménages, engloutissant 2h18 par semaine. Manque d’inspiration (42%), manque de temps (41%) et fatigue (31%) poussent les parents à délaisser les repas faits maison.
Pourtant, les conséquences de cette désagrégation sont profondes. Des études montrent que même quelques minutes supplémentaires à table favorisent des habitudes alimentaires saines chez les enfants et que la conversation familiale stimule le vocabulaire bien plus que la lecture. La disparition progressive du dîner en famille représente donc non seulement une perte culturelle, mais aussi un risque pour le développement et le bien-être des plus jeunes.