
Il y a soixante-dix ans, le 17 juillet 1955, Walt Disney inaugurait son premier parc d’attractions près de Los Angeles, un projet fou qui faillit bien tourner à la catastrophe. L’ouverture de Disneyland fut un véritable fiasco, surnommé le « Dimanche Noir » par les employés, et les problèmes n’ont pas manqué de s’accumuler, dès le premier jour.
Ce jour-là, des milliers de personnes, munies de faux billets, ont envahi le parc, bien au-delà des capacités prévues. Le trafic a été paralysé sur des kilomètres, et une chaleur accablante a fait fondre l’asphalte fraîchement posé, piégeant littéralement les visiteurs.
Le cauchemar ne s’est pas arrêté là : les fontaines d’eau étaient à sec en raison d’une grève des plombiers, les restaurants se sont retrouvés en rupture de stock, et des attractions majeures, comme Peter Pan’s Flight, ont subi des pannes répétées. Un bateau a même failli couler et une fuite de gaz a contraint à l’évacuation de certaines zones.
Malgré ce départ calamiteux et les critiques acerbes des médias qui prédisaient un échec retentissant, Disneyland a miraculeusement survécu. Le parc a même réussi à s’imposer, exportant son concept à travers le monde. Cependant, cette expansion internationale n’est pas sans heurts. Alors que les parcs américains masquent les fissures de la fondation mondiale de Disney, la rentabilité des parcs internationaux est en chute libre, avec une baisse significative du revenu d’exploitation.
Aujourd’hui, Disney doit faire face à une concurrence féroce et à des investissements colossaux pour maintenir son leadership. Malgré des projets d’expansion ambitieux, comme à Disneyland Paris, la question demeure : cette course à l’innovation suffira-t-elle à masquer les faiblesses d’un empire en difficulté ? L’avenir des « royaumes enchantés » semble plus incertain que jamais.