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Alger sous le choc : l'évasion spectaculaire de l'ancien puissant chef de la DGSI, Nasser El-Djinn, déclenche une traque massive et révèle les profondes fissures du régime algérien. Chaos et panique en ville.

Un vent de panique a soufflé sur Alger jeudi et vendredi, plongeant la capitale dans un quadrillage sécuritaire inédit depuis les sombres années 90. Barrages, rues bloquées, fouilles abusives et embouteillages monstres : la population a subi les conséquences directes d’une traque effrénée. La raison de ce déploiement spectaculaire ? La disparition énigmatique du général-major Abdelkader Haddad, alias Nasser El-Djinn, ex-chef de la DGSI et figure autrefois toute-puissante du régime algérien. Son évasion, survenue alors qu’il était assigné à résidence, révèle les profondes failles et les luttes intestines qui déchirent le pouvoir algérien.

L’éviction brutale de Nasser El-Djinn en mai, malgré sa réputation de proche du président Tebboune, avait déjà soulevé de nombreuses questions. Arrêté peu après son limogeage et détenu dans diverses prisons militaires, son assignation à résidence dans une villa d’Alger n’aura pas suffi à contenir cet homme visiblement trop bien informé. Son évasion a provoqué une véritable onde de choc au sommet de l’État, exposant la fragilité d’un système qui se vante pourtant d’une « Algérie nouvelle » sous la houlette de Tebboune. Le Haut conseil de sécurité a été convoqué en urgence, un signe clair de la nervosité officielle face à ce revers retentissant.

Cette fuite n’aurait pu se produire sans des complicités internes au sein des organes sécuritaires. C’est une défaillance majeure qui en dit long sur les fractures béantes au cœur du régime. Loin de l’image de stabilité que veut projeter la propagande, l’Algérie est plus que jamais un théâtre de règlements de comptes féroces, où les luttes de factions menacent de faire éclater les dernières illusions d’unité. La disparition de Nasser El-Djinn n’est pas seulement une évasion ; c’est le symptôme d’une crise de pouvoir latente, dont les répercussions pourraient être dévastatrices pour le pays.