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Le dollar s'envole après une décision controversée de la Fed, tandis que la livre sterling s'effondre, victime de l'inaction de la Banque d'Angleterre face à l'inflation et au ralentissement économique.

La semaine boursière se termine sur une note des plus sombres pour l’Europe, tandis que le dollar américain, contre toute attente, renforce sa position dominante. La Réserve fédérale (Fed), après une baisse de taux attendue mais néanmoins controversée, semble avoir ouvert la boîte de Pandore des marchés. Alors que les experts s’interrogent sur les véritables intentions derrière cette décision, le billet vert s’envole, laissant derrière lui une zone euro affaiblie et une livre sterling en chute libre.

Mercredi, la Fed a osé l’impensable : baisser ses taux d’intérêt de 0,25 point, les plaçant entre 4% et 4,25%. Une décision qui, loin de rassurer, sème le doute. Les analystes de Monex USA soulignent l’absence de consensus sur l’orientation future, prévoyant même des réductions jusqu’en 2026. Cette manœuvre, présentée comme un « coup de pouce » au système financier, n’est-elle pas plutôt un pari risqué aux conséquences incalculables ? Le dollar en hausse, corrélé à l’euphorie boursière, masque-t-il une fragilité sous-jacente de l’économie américaine ?

Pendant ce temps, la Banque d’Angleterre, dans une démonstration flagrante de frilosité, maintient son taux directeur à 4%. Une décision qui, face à une inflation galopante (3,8% en août) et une activité économique au ralenti, apparaît comme un aveu d’impuissance. Michael Pfister, de Commerzbank, pointe du doigt des marchés qui s’attendaient à pire, ce qui justifierait le dynamisme du dollar. Mais à quel prix pour le consommateur britannique, pris en étau entre des prix qui augmentent et une monnaie qui perd de sa valeur ?

Le résultat est sans appel : la livre s’effondre, perdant 0,32% face à l’euro et 0,55% face au dollar. Matthew Ryan, d’Ebury, ne prévoit aucune amélioration d’ici la fin de l’année. Les ménages et les entreprises du Royaume-Uni risquent de payer le prix fort de cette inaction, confrontés à une érosion de leur pouvoir d’achat et à une incertitude économique grandissante. Le bilan est clair : la prudence de la BoE s’est transformée en un désastre économique pour la livre sterling.