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Le dollar grimpe face à un euro affaibli suite à un accord commercial UE-USA jugé déséquilibré, bénéficiant largement à l'économie américaine et laissant l'Europe en position de faiblesse.

Le dollar s’est envolé lundi, particulièrement face à un euro en chute libre, galvanisé par un accord commercial entre les États-Unis et l’Union européenne. Un accord qui, selon les analystes, s’annonce comme une victoire écrasante pour l’économie américaine, et un camouflet pour l’Europe. L’empressement à éviter des droits de douane massifs imposés par Washington avant la date butoir du 1er août a forcé la main des Européens, concédant un avantage indéniable aux Américains.

Donald Trump et Ursula von der Leyen ont scellé un pacte qui verra les produits européens exportés vers les États-Unis taxés à 15%, une concession majeure face aux 30% un temps envisagés. Cet accord, combiné aux récentes discussions sino-américaines, a insufflé un appétit pour le risque sur les marchés américains, dopant artificiellement le dollar. La devise américaine a ainsi bondi de 1,32% face à l’euro, atteignant 1,1588 dollar, et a gagné 0,63% face à la livre sterling. Même les valeurs refuge comme le franc suisse et le yen japonais ont plié, reculant respectivement de 1,00% et 0,57%.

Bien que les détails soient minces, cet accord est unanimement perçu comme un triomphe pour l’administration Trump. Ricardo Evangelista d’ActivTrades n’y voit qu’un compromis « déséquilibré », prédestinant de nouveaux flux commerciaux bénéfiques au dollar et aux États-Unis, au détriment flagrant de l’euro et des entreprises européennes, comme le souligne Kathleen Brooks de XTB. En contrepartie, l’accord prévoit des achats massifs d’hydrocarbures américains, à hauteur de 750 milliards de dollars sur trois ans, et 600 milliards de dollars d’investissements européens aux États-Unis.

Cette situation soulève de sérieuses inquiétudes. Bas van Geffen de Rabobank alerte : « Si les entreprises européennes investissent davantage dans les usines américaines, cela entraînera tout de même une sortie de production hors de l’UE, comme l’auraient fait les droits de douane. » En somme, l’Europe se retrouve affaiblie, contrainte de soutenir l’économie américaine pour éviter une confrontation commerciale encore plus désastreuse. Une pilule amère pour l’Union européenne.