
La donation indivise, souvent présentée comme une solution miracle pour transmettre un patrimoine, se révèle en réalité un véritable guêpier juridique et familial. Si l’intention de départ est louable – permettre à plusieurs héritiers de bénéficier d’un même bien –, les conséquences peuvent être désastreuses. Plutôt que de consolider les liens familiaux, cette pratique risque de les détruire, transformant l’héritage en un champ de bataille incessant.
Le concept est simple en apparence: un même bien est donné à plusieurs personnes, chacune recevant une quote-part. Tous profitent certes de sa valorisation, mais ils sont également contraints de participer aux charges. Et c’est là que le cauchemar commence. Les décisions doivent être prises à l’unanimité, ce qui, dans une famille aux intérêts divergents, est une chimère. Les enfants, avec le temps, auront des objectifs et des besoins différents, transformant la gestion du bien en une source inépuisable de conflits.
La sortie de cette indivision forcée est un parcours du combattant. En cas de désaccord, la seule issue est le recours à la justice, une procédure longue, coûteuse et traumatisante. Non seulement cela engendre des délais interminables, mais cela déclenche également un droit de partage de 2,5%, une ponction financière supplémentaire sur un patrimoine déjà fragilisé par les querelles. C’est le prix à payer pour l’illusion d’une transmission simple.
Les experts avertis préfèrent la donation-partage, qui, elle, scelle définitivement les valeurs attribuées à chacun, éliminant ainsi le droit de partage et les risques de litige. Si la donation-partage n’est pas possible, la création d’une société civile immobilière pour gérer les biens, bien que complexe à la sortie, offre une meilleure alternative. La donation indivise, quant à elle, demeure une voie périlleuse, une bombe à retardement pour l’harmonie familiale et la pérennité du patrimoine. Les familles devraient être mises en garde contre ce piège.








