Ukrainian-war-torn-region
Le Donbass est au cœur d'une controverse majeure alors que l'Ukraine envisage des concessions. Les sondages révèlent une nation divisée face à l'occupation russe et un référendum à l'issue incertaine. Un échec cuisant en perspective.

Face à une occupation russe implacable, l’Ukraine envisage des concessions territoriales désespérées, un revirement sidérant que Volodymyr Zelensky souhaite soumettre à un vote. Mais derrière cette façade démocratique, les sondages révèlent une nation déchirée et un avenir incertain, où l’espoir de libération s’amenuise tragiquement. Les enquêtes d’opinion, menées dans les territoires sous contrôle de Kiev, dessinent un tableau sombre et complexe, loin des discours triomphalistes.

L’armée russe maintient une emprise quasi totale sur Louhansk et Donetsk, ainsi que sur de larges portions de Zaporijjia et Kherson. Cette réalité brutale contraint l’Ukraine à des réflexions douloureuses. Si l’idée d’«abandonner temporairement la libération des territoires occupés» était inacceptable pour plus de six Ukrainiens sur dix en 2024, ce chiffre est tombé à 50,5 % en 2025. Un signe alarmant de la résignation qui gagne du terrain. Pourtant, la reconnaissance juridique de ces territoires comme russes reste un tabou, rejetée massivement par plus de quatre Ukrainiens sur cinq. Cette intransigeance contraste avec une acceptation croissante de la situation de facto.

Une étude du New Europe Center révèle un rejet moins prononcé pour les territoires de l’Est (Louhansk et Donetsk), où la présence russe est écrasante (79 % de rejet), comparé aux régions du Sud (Zaporijjia et Kherson) où le rejet atteint un écrasant 95 %. Même la Crimée, annexée en 2014, voit son rejet de reconnaissance baisser à moins de sept Ukrainiens sur dix. C’est une faiblesse diplomatique et morale qui s’installe. De plus, 43 % des Ukrainiens pourraient accepter une occupation de facto en échange de garanties de sécurité, une solution pragmatique, mais désespérément impopulaire auprès de 48 % d’entre eux, selon le KIIS. Ces enquêtes, limitées aux zones contrôlées par Kiev, offrent une vision biaisée, mais révélatrice du profond désarroi d’une nation acculée.