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Le vote tardif de la loi de finances et l'extension chaotique des dispositifs de défiscalisation des dons créent une confusion sans précédent pour les contribuables. Une gestion fiscale incohérente.

La fin d’année 2024 et le début 2025 ont été marqués par une gestion fiscale qui frise l’incompétence, laissant les donateurs dans l’incertitude la plus totale. Alors que le vote de la loi de finances a été repoussé à une date indécente, les contribuables se retrouvent pris au piège, contraints de naviguer dans un dédale de nouvelles règles pour leurs déclarations de dons. Une situation qui témoigne d’un manque criant de prévoyance et qui risque de décourager la générosité des Français.

Le cyclone Chido, qui a dévasté Mayotte en décembre 2024, a certes justifié une loi d’urgence, promulguée avec un retard inexplicable le 24 février 2025. Cette loi prévoit une extension honteuse des avantages fiscaux, portant le plafond des dons défiscalisables à 2 000 euros pour une réduction de 75 %. Les sommes concernées s’étendent du 14 décembre 2024 au 17 mai 2025. Si l’intention est louable, le timing désastreux ne fait qu’ajouter à la confusion ambiante. Qui peut s’y retrouver avec de telles dates butoirs et des annonces au compte-gouttes ?

Dans le même esprit d’une fiscalité incohérente, la lutte contre les violences conjugales se voit également dotée d’une extension de défiscalisation. Les associations de soutien aux victimes bénéficieront désormais d’une réduction d’impôt de 75 % pour des dons plafonnés à 1 000 euros. Une mesure bienvenue, mais qui s’ajoute à une liste déjà longue de dispositifs spécifiques, rendant la compréhension globale du système fiscal français quasi impossible pour le citoyen moyen. Face à 94 féminicides recensés en 2024, on peut se demander si ces mesures sont réellement à la hauteur des enjeux, ou s’il s’agit simplement d’un pansement sur une hémorragie sociale.

En somme, cette année s’annonce comme un véritable cauchemar fiscal pour les donateurs, qui devront faire preuve d’une vigilance accrue pour ne pas perdre leurs avantages. Le vote tardif de la loi de finances et la prolifération de dispositifs ad hoc sans réelle cohérence globale dénotent une improvisation coupable de la part des autorités. Une gestion qui, loin de simplifier la vie des contribuables, ne fait que complexifier davantage un système déjà lourd et opaque. Les conséquences pourraient être désastreuses pour la générosité nationale.