
Le gouvernement français est une fois de plus pris en flagrant délit d’impréparation. Après le retentissant fiasco de MaPrimeRénov’, voilà que le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) connaît un nouveau revers cuisant. Une mesure phare, censée lutter contre la fraude et fiabiliser les diagnostics, vient d’être repoussée en catimini. Les diagnostiqueurs immobiliers devaient arborer un QR Code individuel dès le 1er juillet pour attester de leur certification, une initiative saluée comme un pas vers la transparence. Mais la réalité est, comme souvent, bien moins reluisante : l’administration n’était tout simplement pas prête.
Le ministère du Logement, avec une discrétion déconcertante, s’est abstenu d’informer la profession et le grand public de ce report. Ce silence assourdissant, loin de rassurer, alimente la colère et la confusion. Le QR Code, qui devait renvoyer vers l’annuaire officiel des diagnostiqueurs pour vérifier leur validité, est aux abonnés absents. Ce n’est pas une simple péripétie administrative, mais un nouveau coup porté à la crédibilité d’une politique énergétique déjà chancelante. La refonte de l’annuaire des diagnostiqueurs, condition préalable à la mise en œuvre des QR Codes, n’est pas encore effective. Le dispositif est désormais reporté à l’automne 2025, confirmant un immobilisme désolant face à l’urgence climatique et à la nécessité de restaurer la confiance des ménages.
Ce nouvel accroc s’inscrit dans une série de décisions hâtives et mal gérées. Les professionnels du secteur, déjà échaudés par les incohérences de MaPrimeRénov’, se retrouvent une fois de plus dans le flou. Le gouvernement, incapable d’appliquer ses propres délais, sème le doute et la méfiance. Ces ratés successifs mettent en lumière un manque criant de coordination et de prévoyance, transformant des mesures pourtant nécessaires en véritables usines à gaz. La filière immobilière et les propriétaires, déjà sous pression, sont les premières victimes de cette gestion chaotique.