
Un accident d’une brutalité terrifiante a coûté la vie à Jules Pertet, 21 ans, employé chez Paprec à Nîmes, le 26 juillet 2023. Alors qu’il effectuait une opération de nettoyage sur une machine pourtant à l’arrêt, celle-ci a redémarré subitement, lui sectionnant le crâne. Ce drame survient quelques semaines seulement après que le jeune homme, tout juste en CDI, ait exprimé à sa mère son malaise et son sentiment d’insécurité au sein de l’entreprise.
Cette tragédie n’est malheureusement pas un cas isolé pour Paprec, le leader français du recyclage. Un an auparavant, en avril 2022, un accident quasi identique s’était produit sur une machine similaire à Lansargues, dans l’Hérault. Paul, un intérimaire de 23 ans, avait miraculeusement survécu mais reste aujourd’hui handicapé à plus de 40 %, suite à de multiples fractures et un scalp partiel. L’enquête avait alors révélé de nombreuses non-conformités sur l’appareil. Pourtant, aucune vérification n’avait été jugée nécessaire sur les autres sites du groupe.
Ces incidents soulèvent des questions alarmantes sur les protocoles de sécurité de Paprec. Comment une entreprise d’une telle envergure, forte de 13 000 employés et un chiffre d’affaires dépassant les 2 milliards d’euros en 2022, peut-elle ignorer des défaillances aussi graves ? Le manque de réactivité après le premier accident de Paul est particulièrement choquant et laisse un goût amer. Une plainte pour homicide involontaire a été déposée contre Paprec Méditerranée, le directeur du site et le chef d’équipe, et une audience devant le tribunal correctionnel de Nîmes est prévue pour février 2026. La famille de Jules Pertet, dévastée, exige des réponses et des actions concrètes pour éviter que de telles horreurs ne se reproduisent. Ce nouveau drame, conjugué à un autre décès survenu fin mai à Nîmes, met en lumière une série de défaillances systémiques au sein du groupe Paprec.