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Le retour des droits de douane sous l'impulsion de Trump suscite une question troublante : les barrières commerciales peuvent-elles vraiment sauver le climat ?

La question est aussi provocante que glaçante : Donald Trump, ardent climatosceptique ayant maintes fois sabordé les efforts internationaux pour le climat, pourrait-il, par un cruel paradoxe, bénéficier à la planète ? Avec le retour fracassant des droits de douane, cette interrogation, absurde en apparence, hante désormais les esprits et alimente les débats. Certains osent même y voir un espoir pervers : les barrières douanières, en entravant la mondialisation galopante, ne seraient-elles pas un mal nécessaire pour l’environnement ?

Lionel Fontagné, éminent professeur d’économie à la Paris School of Economics, spécialisé dans les questions commerciales, admet l’évidence d’un lien troublant. « Depuis un quart de siècle, nous avons assisté à une augmentation fulgurante du commerce international et, parallèlement, à une explosion du CO2 dans l’atmosphère. Il est humain de vouloir établir une corrélation, » explique-t-il. Mais cette intuition, aussi tentante soit-elle, est-elle réellement fondée ? La réalité pourrait bien être plus complexe et bien moins réjouissante, dissimulant des conséquences imprévues et potentiellement dévastatrices pour notre avenir collectif.