
L’annonce choc de Donald Trump, menaçant d’imposer des droits de douane de 30% sur les importations de l’Union européenne, semble n’être qu’un « coup de bluff » scandaleux. Pourtant, derrière cette bravade se cache une tentative cynique d’extorquer des concessions, ignorant superbement les conséquences dévastatrices pour l’économie américaine elle-même. Les experts sonnent l’alarme : cette folie tarifaire va inévitablement étrangler les ménages et les entreprises des États-Unis, déclenchant une inflation galopante et des coûts de production insoutenables.
Ce revirement, bien que « prévisible » dans le style imprévisible de Trump, s’avère profondément incohérent. Imposer des surtaxes sur les matières premières comme l’acier, l’aluminium et le cuivre ne fait qu’alourdir le fardeau des industries nationales, les rendant moins compétitives. Une étude de la Réserve fédérale de 2020 a déjà prouvé que l’emploi manufacturier déclinait dans les secteurs dépendants des composants importés en raison de la hausse des coûts et de la perte de compétitivité. Le consommateur américain subira directement l’impact, avec une augmentation notable du coût de la vie. En 2019, une première série de tarifs avait déjà coûté 831 dollars annuels par foyer.
Pour l’Union européenne, les enjeux sont colossaux, particulièrement pour l’Allemagne et la France. Des secteurs vitaux comme les boissons, l’automobile, l’aéronautique et les équipements pourraient être anéantis par ces tarifs exorbitants. Si l’UE cherche à riposter, la tâche est ardue : le déséquilibre des flux commerciaux avec les États-Unis limite drastiquement ses options. Une « guerre commerciale » serait un désastre pour les deux blocs, menaçant les chaînes d’approvisionnement et sapant la stabilité économique mondiale. L’UE, bien que préparée à des contre-mesures, préfère une solution diplomatique, mais l’ombre d’une escalade plane.
Ce « coup de bluff » de 30% est perçu comme une manœuvre transactionnelle pour forcer l’UE à acheter davantage de gaz naturel liquéfié ou d’armements, ou encore pour prouver que « Trump ne se dégonfle jamais ». Cependant, les États-Unis se fourvoient lourdement en pensant que seuls les pays étrangers paieront le prix. L’expérience passée montre que les tarifs douaniers se traduisent directement par des prix plus élevés pour les consommateurs américains et des coûts de production accrus pour leurs entreprises. Le protectionnisme de Trump a déjà fait des ravages sur l’économie américaine, et cette nouvelle escalade ne fera qu’aggraver la situation, alimentant l’incertitude et entravant la croissance mondiale.