
Les exportateurs européens, déjà fragilisés par une monnaie unique trop forte, font face à un nouveau coup dur. L’accord préliminaire avec les États-Unis prévoit des droits de douane de 15 %, une mesure qui promet de devenir un frein économique majeur. Philippe Ferreira de Kepler Cheuvreux ne cache pas son inquiétude face à cette décision qui pèsera lourdement sur la compétitivité. Cette annonce, encore sujette à ratification, jette une ombre inquiétante sur l’avenir du commerce transatlantique.
Dans ce contexte de tension, le marché boursier européen montre des signes de faiblesse alarmants. Une décote « proche des plus bas historiques » est observée, signalant une perte de confiance des investisseurs. Kepler Cheuvreux, bien que neutre sur les actions européennes en général, recommande curieusement de surpondérer le secteur pharmaceutique. Une stratégie risquée, car malgré son exposition significative au marché américain (près de 44 % du chiffre d’affaires), ce secteur a lourdement sous-performé. Le seul murmure autour de Robert Kennedy Junior pour un poste clé au ministère de la Santé américain a suffi à provoquer une dégringolade, y compris pour les géants pharmaceutiques du Vieux Continent.
Cette situation illustre la vulnérabilité des entreprises européennes face aux aléas politiques et monétaires. Les nouvelles taxes américaines, combinées à la force persistante de l’euro, créent un environnement particulièrement hostile pour les exportations. Les analystes prévoient des turbulences économiques majeures, forçant les entreprises à revoir leurs stratégies dans l’urgence. L’Europe semble une fois de plus prise au piège des décisions internationales et de ses propres défis internes.