
La récente annonce d’une hausse des droits de douane par les États-Unis porte un coup dur à l’économie irlandaise, déjà fragilisée par sa dépendance écrasante envers son partenaire outre-Atlantique. Malgré un « moindre mal » de 15% comparé aux 30% brandis initialement par Donald Trump, la situation est loin d’être réjouissante pour la « 51e État américain ».
L’Irlande, championne de l’exportation vers les États-Unis en 2024 avec un record de 72 milliards d’euros, soit plus de la moitié de ses ventes extra-européennes, se retrouve désormais dans une position précaire. L’excédent commercial historique de 50 milliards d’euros, principalement grâce au secteur pharmaceutique, masque une réalité inquiétante : une dépendance excessive qui pourrait s’avérer catastrophique.
Les géants pharmaceutiques américains, attirés par une fiscalité avantageuse (12,5% d’impôt sur les sociétés, voire 15% pour les plus grandes entreprises, contre 21% aux États-Unis), ont fait de l’Irlande leur base arrière pour l’exportation vers les États-Unis. Cette aubaine fiscale, qui représente plus de 20% du PIB irlandais en recettes fiscales, est désormais dans le collimateur de Washington.
Si l’accord actuel épargne en partie le secteur pharmaceutique, la menace d’une relocalisation de la production aux États-Unis plane, mettant en péril le modèle économique irlandais. Le pays, fortement exposé aux politiques américaines, pourrait faire face à une crise budgétaire majeure si les droits de douane s’étendent et que les entreprises délocalisent leurs activités. L’heure est grave pour une nation qui a imprudemment mis tous ses œufs dans le même panier économique.