
L’accord commercial récemment conclu entre l’Union européenne et les États-Unis, loin de rassurer, sème la discorde et l’inquiétude en France. Alors que le gouvernement tente de masquer l’ampleur des dégâts, de nombreux secteurs économiques se préparent au pire face à des droits de douane américains qui s’annoncent dévastateurs. La réunion de crise organisée à Bercy, réunissant ministres et acteurs économiques, sonne comme une tentative désespérée de rassurer, mais les voix critiques se multiplient, dénonçant un accord manifestement déséquilibré.
Les ministres, sous la houlette d’Éric Lombard, ont donc accueilli les représentants du patronat et des filières les plus durement «impactées par les droits de douane américains». Une liste de convives impressionnante qui ne cache pas la gravité de la situation : Medef, CPME, U2P, mais aussi des fédérations clés comme France Industrie et la Fédération bancaire française. Tous sont venus chercher des réponses face à l’instauration généralisée de droits de douane de 15% sur les produits européens. Une pilule difficile à avaler, surtout quand certains secteurs, comme l’industrie pharmaceutique, les vins et spiritueux, et l’agroalimentaire, sont directement menacés.
Michel Picon, président de l’U2P, a clairement exprimé son scepticisme, soulignant que des secteurs comme la fabrication d’instruments de musique ou même les sous-traitants des grands groupes, tels que les fabricants de bouchons pour le vin, risquent de souffrir lourdement. L’Association française des entreprises privées (Afep) a enfoncé le clou, dénonçant des «relations commerciales asymétriques». Un constat alarmant qui révèle l’incapacité de l’Europe à négocier un accord réellement équitable.
Patrick Martin, patron du Medef, n’a pas mâché ses mots sur France Info : cet accord n’est «pas l’expression d’un rapport de force équilibré entre l’Europe et les États-Unis». Pendant que le gouvernement se félicite d’avoir épargné l’aéronautique, il semble minimiser l’impact sur les autres filières, évoquant un commerce majoritairement intra-européen. Une bien maigre consolation pour les entreprises françaises qui se retrouvent une fois de plus sacrifiées sur l’autel de la diplomatie commerciale. Le soutien financier du gouvernement, quant à lui, reste une chimère, laissant les entreprises seules face à un avenir incertain.