
L’Ukraine a récemment célébré la libération de deux journalistes, Dmytro Khyliouk et Mark Kaliouch, aux côtés de civils, lors d’un échange de prisonniers avec la Russie. Cependant, cette nouvelle, bien que présentée comme une victoire, ne fait que souligner la brutalité persistante du conflit et les atteintes flagrantes à la liberté de la presse. Ces journalistes, « détenus illégalement » depuis 2022 et 2023, ont été ciblés pour leur travail, exposant la dangereuse réalité du journalisme en temps de guerre.
Reporters sans frontières (RSF) a certes salué ces libérations, mais leur appel à la justice pour les enlèvements et les mauvais traitements subis reste une chimère dans le contexte actuel. Exiger que les responsables soient « identifiés et traduits en justice » semble dérisoire face à l’ampleur des exactions. De plus, RSF rappelle qu’il reste encore de nombreux « employés de médias ukrainiens » détenus par le Kremlin, une situation qui éclipse la joie de ces quelques libérations.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé la libération de Khyliouk, enlevé dès mars 2022. Une longue attente pour un retour au pays qui met en lumière les souffrances endurées par ces otages. Par ailleurs, la libération de l’ancien maire de Kherson, Volodymyr Mykolayenko, offre un récit édifiant mais tragique. Ayant volontairement cédé sa place lors d’un précédent échange pour laisser partir un codétenu gravement malade, Mykolayenko a passé plus de trois ans en captivité. Cette anecdote révèle la profondeur du désespoir et des choix impossibles auxquels sont confrontés les prisonniers de guerre, transformant chaque libération en un rappel amer des innombrables vies brisées par le conflit.