Marine-Tondelier-speech-Strasbourg
Les Écologistes ont tenté de rassembler une gauche fragmentée pour préparer un hypothétique gouvernement, mais l'absence de LFI et les compromis budgétaires révèlent les faiblesses d'une unité fragile face à la crise.

Face à un gouvernement Bayrou vacillant, les Écologistes, sous la houlette de Marine Tondelier, ont vainement tenté de rassembler une gauche fracturée. L’objectif, ambitieux et probablement irréaliste, était de mutualiser les propositions pour un hypothétique futur gouvernement. Une initiative louable en apparence, mais dont les fissures sont apparues avant même le début des débats, illustrant la difficulté chronique de cette mouvance à présenter un front uni.

Malgré l’absence remarquée de La France insoumise, qui a décliné l’invitation avec une diligence presque insultante, une poignée de partis (PS, PCF, Génération.s, etc.) ont répondu à l’appel. Marine Tondelier a bien tenté de rassurer, affirmant que « la gauche et les écologistes se préparent à gouverner », mais cette déclaration sonne davantage comme un vœu pieux qu’une réalité tangible. L’urgence de la situation économique, avec 42 % des SMIC et moins se privant d’un repas par jour, exige des actions concrètes, pas des réunions de façade.

Les propositions budgétaires des Écologistes, bien que détaillées, semblent naviguer entre des ambitions démesurées et des compromis douteux. Ils envisagent une diminution « plus progressive » de la dette, un euphémisme pour un report du problème, et proposent 28,5 milliards d’euros de recettes fiscales, en grande partie via une taxe Zucman dont l’efficacité est loin d’être garantie. Les investissements massifs promis dans la défense, l’écologie ou les services publics, bien que nécessaires, soulèvent des questions sur leur financement réaliste et la capacité à les mettre en œuvre sans aggraver la situation économique.

En acceptant de renoncer au 49.3 et de faire des compromis, les Écologistes, comme le PS, montrent une certaine flexibilité, mais cette posture pourrait aussi être perçue comme un manque de conviction ou une soumission aux exigences des autres partis. En fin de compte, cette réunion, censée poser les bases d’une alternative crédible, a surtout mis en lumière les divisions persistantes et le chemin semé d’embûches qui attend la gauche française dans sa quête d’un pouvoir qu’elle peine à incarner collectivement.