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Malgré les prévisions optimistes d'UBS, Edenred fait face à des défis persistants : marges sous pression en Italie, dynamisme européen incertain et consolidation du marché brésilien. L'avenir s'annonce plus complexe que prévu.

Le géant français des titres prépayés, Edenred, semble naviguer en eaux troubles malgré les tentatives d’UBS de rassurer les marchés. Après la publication des résultats du premier semestre 2025, le tableau est loin d’être idyllique, et les projections optimistes pourraient bien s’avérer précaires.

Certes, UBS prévoit une «légère» amélioration de la marge d’EBITDA au second semestre 2025. Mais pour atteindre une croissance organique annuelle de plus de 10%, une hausse d’au moins 6% est requise. Et sans l’Italie, qui a plafonné les commissions, cette croissance bondirait à un hypothétique 15%. Cette dépendance à des facteurs externes et à des exclusions régionales soulève de sérieuses questions sur la robustesse de la performance globale. Le plafonnement des commissions en Italie, qui a déjà eu un impact négatif de 60 millions d’euros sur l’EBITDA en 2025, et potentiellement 120 millions d’euros par an par la suite, est une épée de Damoclès pour Edenred.

L’Europe, notamment la France et l’Allemagne, jugées «peu dynamiques» au premier semestre, est censée «accélérer» au deuxième. Une prévision qui sonne comme un vœu pieux, compte tenu de l’environnement économique actuel. Les défis réglementaires persistent, avec la Belgique qui augmente la valeur faciale du chèque-repas à 10€ dès janvier 2026, une mesure que l’Italie devrait imiter. Bien que cela puisse sembler positif pour les utilisateurs, les implications pour les marges d’Edenred restent incertaines.

Enfin, la concentration du secteur au Brésil avec le rachat d’Alelo par iFood, bien que n’«inquiétant» pas la direction d’Edenred, représente une menace concurrentielle non négligeable. Le marché des titres-restaurant est en pleine mutation, avec des fintechs agressives qui défient les acteurs traditionnels. Ignorer ces dynamiques, c’est risquer de se faire dépasser. L’optimisme affiché par Edenred et UBS pourrait cacher une réalité bien plus complexe et volatile pour l’avenir de l’entreprise.