
Malgré des résultats semestriels qui ont, étonnamment, dépassé les attentes du marché, Edenred, le géant des titres prépayés, reste sous la menace persistante des régulateurs. La direction se veut rassurante, affirmant que les risques réglementaires s’estompent, mais l’histoire a montré que cette confiance est souvent de courte durée. Ce dossier, bien que « peu valorisé », pourrait réserver de mauvaises surprises.
Pour la première fois depuis des lustres, l’action Edenred n’a pas chuté après une publication financière. Les chiffres semestriels ont été salués, avec un chiffre d’affaires opérationnel de 672 millions d’euros au deuxième trimestre, affichant une croissance organique de 7,1 %. Pourtant, cette dynamique, largement portée par la branche Mobilité (cartes carburant, recharge électrique, etc.) avec une progression de 14 %, ne doit pas masquer la fragilité sous-jacente du modèle. Le flux de trésorerie disponible de l’entreprise est devenu négatif au premier semestre 2025, affichant un déficit de 118 millions d’euros.
Sur l’ensemble du semestre, les ventes ont atteint 1,34 milliard d’euros, une hausse de 7,1 %. Cependant, les « Autres revenus », générés par le placement des fonds, ont diminué de 0,6 % à 55 millions d’euros au deuxième trimestre 2025, un signe inquiétant de l’impact des taux d’intérêt fluctuants. Si l’Europe se montre moins dynamique, la croissance en Amérique latine (14%) et le reste du monde (17%) masquent les difficultés persistantes dans certaines régions clés, notamment la France, où les revenus ont diminué de 2% en raison d’une demande client affaiblie.
La prudence reste de mise. Les risques réglementaires, notamment en Italie avec un plafonnement des commissions pour les commerçants, continuent de peser lourdement sur les perspectives, avec un impact négatif de 60 millions d’euros sur l’EBITDA prévu pour 2025. Malgré une diversification louable, la dépendance d’Edenred à des marchés sous forte surveillance réglementaire et une croissance ralentie en Europe pourraient vite transformer cette embellie passagère en une nouvelle déconvenue.