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Les femmes travaillent « gratuitement » à partir du 10 novembre en France, subissant des inégalités salariales et le poids des tâches domestiques, y compris écologiques.

En France, l’égalité salariale reste un mirage, comme le révèle le triste constat annuel des Glorieuses. Dès le 10 novembre à 11h31, les femmes ont symboliquement cessé d’être rémunérées, travaillant «gratuitement» jusqu’à la fin de l’année. Les chiffres de l’Insee sont accablants : à travail équivalent, les femmes perçoivent en moyenne 14,2 % de moins que leurs homologues masculins. Un écart qui se creuse dramatiquement à 22,2 % en incluant le temps partiel, souvent subi, qui précarise davantage leur situation. Cette persistance des inégalités salariales met en lumière un échec cuisant des politiques d’égalité.

Le tableau s’assombrit encore lorsqu’on examine la répartition des tâches domestiques. Loin de toute parité, les hommes ne prennent en charge qu’un tiers des responsabilités familiales et ménagères. Malgré quelques timides avancées chez les jeunes générations, le poids du « travail gratuit » pèse toujours lourdement sur les épaules des femmes, tant dans la sphère professionnelle que privée. Cette injustice flagrante révèle une société qui peine à se défaire de ses archaïsmes, enfermant les femmes dans un double fardeau.

Pire encore, les efforts liés à la « durabilité » et à l’écologie domestique reposent majoritairement sur les femmes. Tri des déchets, cuisine maison, confection de produits écologiques : ces tâches, souvent invisibles et non rémunérées, sont une nouvelle source de surcharge mentale et physique. Des études internationales confirment cette « féminisation » des responsabilités écologiques, exacerbée par l’essor des mouvements zéro déchet sur les réseaux sociaux. Ainsi, la transition écologique, loin d’être un projet collectif équitable, se transforme en une injonction supplémentaire pour les femmes, qui portent déjà le poids des inégalités.