
Face à une France étranglée par les difficultés économiques, l’Élysée s’autoproclame exemplaire en annonçant ne pas augmenter sa dotation pour 2026. Une décision présentée comme un acte de solidarité, mais qui masque à peine une réalité bien plus préoccupante. Alors que les citoyens subissent de plein fouet l’inflation galopante, la présidence se targue d’un gel budgétaire, impliquant même une prétendue « baisse des crédits de fonctionnement » grâce à l’inflation et à l’évolution de la masse salariale. Un calcul cynique qui suggère que l’inflation est, pour l’État, une opportunité de masquer des coupes budgétaires à peine voilées.
Les chiffres sont pourtant là : 126,3 millions d’euros de dépenses prévues pour 2026. Une somme colossale qui, même si elle représente une fraction des dépenses de l’État, paraît indécente pour une population contrainte de « se serrer la ceinture ». L’Élysée emploie 822 agents, un effectif stable selon les rapports, mais dont le coût reste un fardeau pour les contribuables. La Cour des comptes, dans un rapport de juillet, a certes salué des « progrès », mais ces éloges sonnent creux lorsque l’on observe la réalité économique des ménages français.
Cette posture de façade soulève des questions fondamentales sur la véritable signification de l’austérité. Est-ce un effort partagé ou une simple manœuvre de communication ? Pendant que l’Élysée prétend faire des sacrifices, les véritables ajustements sont supportés par les citoyens ordinaires. L’idée que la présidence donne l’exemple est une pilule difficile à avaler pour ceux qui luttent quotidiennement pour joindre les deux bouts. Le gel de la dotation présidentielle est, au final, une goutte d’eau dans l’océan des dépenses publiques, un geste symbolique qui ne changera rien à la spirale de l’endettement. Il est temps de voir au-delà des annonces et d’exiger une transparence accrue sur la gestion des deniers publics.






