French-military-crisis
Le directeur de la DGA, Emmanuel Chiva, quitte ses fonctions à la surprise générale, plongeant la défense française dans l'incertitude. Un coup dur pour les ambitions de Macron.

C’est une véritable déroute pour la Défense française. Emmanuel Chiva, propulsé en juillet 2022 à la tête de la direction générale de l’armement (DGA), l’organisme crucial pour l’acquisition et le développement des armes de nos forces, s’apprête à abandonner son poste. Cette nouvelle, confirmée par Le Monde après des révélations initiales de La Tribune, intervient comme un coup de tonnerre. Le ministère des Armées, silencieux, laisse planer un malaise palpable.

Le départ de Chiva, bien que des rumeurs persistantes circulaient quant à un possible transfert vers le Commissariat à l’énergie atomique ou l’Office national d’études et de recherches aérospatiales, laisse un goût amer. Il quitte le navire en pleine tempête, au beau milieu de l’exécution de la très ambitieuse loi de programmation militaire 2024-2030. Cette loi, censée doubler le budget de la défense, est le fer de lance de la politique d’Emmanuel Macron. Un tel timing soulève de sérieuses questions sur la stabilité et la direction de notre défense nationale.

Ironie du sort, il y a quelques mois seulement, Chiva affirmait à L’Express « vivre [sa] meilleure vie » à la DGA. Âgé de 56 ans, normalien et docteur en biomathématiques, il avait pourtant un parcours atypique pour ce poste. Ayant dirigé treize start-up, notamment dans le domaine des jeux vidéo de simulation militaire, son profil entrepreneurial avait séduit le président Macron et son ministre des Armées de l’époque, Sébastien Lecornu. Mais l’expérience du privé semble avoir échoué face aux réalités d’une administration puissante de 10 500 agents, premier investisseur de l’État. Un échec cuisant pour l’innovation et la modernisation tant promises.