
Le marché de l’emploi des cadres traverse une période sombre. Après des années post-Covid euphoriques, l’heure est désormais à la désillusion la plus totale. Les recrutements, déjà en forte baisse de 8 % en 2024, devraient connaître une nouvelle chute alarmante de 4 % en 2025, selon les dernières prévisions de l’Apec. C’est un véritable coup de massue qui s’abat sur cette catégorie d’employés, le volume d’embauches repassant sous la barre des 300 000, un seuil symbolique franchi pour la première fois en 2022.
La situation est claire : « La fête est finie », comme l’a si bien résumé Gilles Gateau, le directeur général de l’Apec. Le contexte économique actuel, marqué par une croissance en berne et une augmentation du chômage, ne fait qu’aggraver cette spirale négative. Les entreprises, confrontées à une incertitude persistante et aux tensions géopolitiques, notamment la hausse des droits de douane américains, adoptent une posture attentiste désastreuse, gelant leurs investissements et, par conséquent, leurs recrutements.
Aucun secteur n’est épargné par ce sinistre. Les services à forte valeur ajoutée, jadis moteurs de l’emploi cadre, affichent des baisses significatives. L’informatique, premier pourvoyeur de postes, voit ses recrutements s’effondrer de 18 % en 2024, une première. Même l’industrie et le commerce sont lourdement impactés. Cette dégradation est visible dans toutes les régions, soulignant la profondeur de la crise. Le marché devient impitoyablement sélectif, les entreprises privilégiant les profils avec une expérience de 1 à 10 ans, laissant les jeunes diplômés et les seniors sur le carreau, avec des baisses de recrutement prévues de 16 % et 19 % respectivement.