La France se vante d’un taux d’emploi jamais vu depuis un demi-siècle, avec 29 millions de personnes actives en 2024, soit 68,8 % des 16-64 ans. Un chiffre en apparence encourageant, mais qui cache une réalité bien plus sombre. Loin d’être une performance, ce « rattrapage » ne fait que souligner le retard persistant de la France par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE, qui atteint 70,4 %.
Mais le véritable scandale réside dans un paradoxe alarmant : alors que l’emploi augmente, la pauvreté, elle aussi, progresse de manière inquiétante. Entre 2014 et 2024, tandis que le taux d’emploi grimpait de 5,3 points, le taux de pauvreté monétaire a bondi de 2,6 %. Une situation absurde qui contraste fortement avec nos voisins européens, où l’augmentation de l’emploi s’accompagne d’une diminution de la précarité.
Les chiffres de l’Insee pour juillet 2025 sont accablants : 9,8 millions de personnes, soit 15,4 % de la population, vivaient sous le seu seuil de pauvreté en 2023. C’est le niveau le plus élevé depuis 1996, une période où 2 millions d’emplois avaient pourtant été créés depuis la pandémie de Covid-19. Cette « embellie » du marché du travail ne semble bénéficier qu’à une minorité, laissant des millions de Français sombrer dans la précarité. Un constat d’échec retentissant pour les politiques menées, incapables d’enrayer cette spirale infernale.
