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En 2024, l'emploi des seniors en France atteint un record, avec 42,4 % des 60-64 ans en poste. Un succès forcé par la réforme des retraites de 2023, révélant une contrainte amère et des lacunes persistantes face aux voisins européens. Un véritable échec social sous couvert de statistiques.

La France célèbre un « record » douteux : jamais autant de seniors n’ont été contraints de rester sur le marché du travail. En 2024, la proportion des 60-64 ans en emploi a grimpé à 42,4 %, un sommet inégalé depuis 1975. Une prouesse amère, directement imputable à la réforme des retraites de 2023, qui force une prolongation des carrières plutôt que de garantir une fin de vie professionnelle digne.

Cette progression alarmante n’est pas le fruit d’une amélioration des conditions de travail pour les aînés, mais bien d’une décision politique brutale. La réforme, promulguée à la mi-avril 2023, a cyniquement relevé l’âge légal de départ à 64 ans et allongé la durée de cotisation. En clair, le gouvernement se félicite d’un chiffre qui masque une réalité socio-économique difficile : celle de personnes forcées de travailler plus longtemps, parfois dans des conditions précaires, pour éviter une chute de leurs pensions.

Malgré ce prétendu succès statistique, la France reste à la traîne de ses voisins européens. Le taux d’emploi des 55-64 ans, bien qu’en hausse à 60,4 % en 2024, demeure inférieur à la moyenne de l’Union européenne (65,2 %). Cela positionne la France à une médiocre 17e place parmi les 27 pays de l’UE. Ce « record » cache mal les déficiences structurelles du marché du travail français face aux seniors, où les préjugés et les difficultés d’accès à la formation persistent, et où le chômage de longue durée est une menace constante pour cette catégorie d’âge. Le système, loin de s’adapter, les contraint, créant une pression insoutenable sur ceux qui devraient aspirer à une retraite paisible.