French-political-scandal
En pleine tourmente politique, le milliardaire Pierre-Edouard Stérin est sous enquête pour financement illégal de campagnes du Rassemblement national en 2020 et 2021, ajoutant une couche de controverse à une période déjà chaotique.

En plein cœur d’une tempête politique déclenchée par la dissolution de l’Assemblée nationale et le ralliement controversé d’Éric Ciotti au Rassemblement national, une autre affaire sombre éclate, jetant une ombre sur les financements du parti d’extrême droite. Alors que les projecteurs sont braqués sur les tractations politiques, un homme discret, le milliardaire Pierre-Edouard Stérin, se retrouve au centre d’une enquête préliminaire pour financement illégal de campagne électorale.

Le timing de cette révélation est d’une ironie cinglante. Le 11 juin 2024, le même jour où l’alliance entre Les Républicains et le RN secoue la classe politique, Stérin est entendu à Nanterre, en tant que « suspect libre », par la direction nationale de la police judiciaire. Les enquêteurs de la brigade de la criminalité financière de Marseille s’interrogent sur son rôle présumé dans un système de financement occulte des campagnes du Rassemblement national en 2020 et 2021, principalement dans le sud-est de la France.

L’affaire, menée dans le plus grand secret depuis 2021, s’est étendue à des infractions de blanchiment et d’exercice illégal de la profession de banquier. Les investigations visent à déterminer comment des prêts, totalisant 1,8 million d’euros, ont été accordés pour financer des élections majeures comme les municipales de Marseille, Nice et Lyon en 2020, ou les régionales de 2021 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie, Normandie et Centre-Val de Loire.

Ce scandale souligne une fois de plus la complexité des liens financiers dans le paysage politique français et la fragilité des alliances en période de bouleversement. Tandis que l’attention est focalisée sur les manœuvres publiques, les coulisses révèlent des soupçons de pratiques douteuses qui pourraient bien ébranler davantage la crédibilité des acteurs politiques concernés. Le Rassemblement national, déjà sous le feu des critiques pour ses financements, se voit plongé dans une nouvelle tourmente judiciaire, tandis que les accusations de recours à des « faux-nez » pour dissimuler l’origine des fonds persistent.