
En cette rentrée de septembre, la France s’enfonce dans une incertitude économique et politique sans précédent. La décision du Premier ministre François Bayrou de solliciter un vote de confiance le 8 septembre a plongé le pays dans un chaos prévisible, menaçant la stabilité du gouvernement et l’avenir des réformes budgétaires cruciales. L’issue de ce vote est incertaine, avec une opposition farouche à son plan d’austérité de 44 milliards d’euros pour 2026, incluant le gel des dépenses sociales et la suppression de jours fériés.
Cette fragilité politique a des répercussions désastreuses sur le moral des ménages et des entreprises. Le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, a alerté sur l’impact négatif de cette incertitude sur la consommation, transformant rapidement la prudence en une profonde inquiétude quant au niveau de vie. L’économie française se trouve engluée dans une « bulle de pessimisme », incitant les citoyens à une épargne de précaution massive. Le taux d’épargne des ménages a d’ailleurs atteint un niveau alarmant de 18,9%, un record depuis les années 1980, et rien ne laisse présager une baisse prochaine. Les ménages reportent leurs dépenses importantes, craignant une hausse inévitable des impôts et une réduction drastique des prestations sociales.
Les marchés financiers sont déjà en proie à la panique. Les rendements des obligations françaises à 10 ans ont grimpé en flèche, atteignant des sommets inquiétants, tandis que le CAC 40 a chuté lourdement. Le secteur bancaire, particulièrement vulnérable, a vu les actions de géants comme Société Générale et BNP Paribas dégringoler. Les agences de notation surveillent la situation de près, et une dégradation de la note de la France par Fitch est attendue. La dette publique française, déjà colossale, est projetée à plus de 120% du PIB d’ici 2030, rendant toute tentative d’austérité extrêmement périlleuse et menaçant la crédibilité fiscale du pays.
La Banque Centrale Européenne, par la voix de Christine Lagarde, a d’ores et déjà mis en garde contre les conséquences économiques gravissimes d’un effondrement du gouvernement. La situation actuelle, caractérisée par une succession de gouvernements éphémères depuis les élections de 2024, rappelle les heures sombres de la Troisième République, où la paralysie politique était monnaie courante. Dans ce contexte explosif, l’économie française est au bord du précipice, menaçant de tirer l’ensemble de la zone euro dans sa chute.