
L’Équateur est de nouveau le théâtre d’une tragédie sanglante : au moins dix-sept détenus ont été massacrés lors d’affrontements entre gangs rivaux dans une prison surpeuplée d’Esmeraldas. Cet événement effroyable, survenu jeudi, fait écho à une autre émeute meurtrière survenue il y a quelques jours seulement, confirmant l’effondrement du système pénitentiaire du pays.
Les images qui circulent, insoutenables, révèlent l’ampleur de la barbarie : des corps démembrés et décapités gisent sur le sol de la prison. Un spectacle d’horreur qui souligne l’incapacité des autorités à maintenir l’ordre et la sécurité, même sous la surveillance de l’armée.
Ces prisons, véritables cocons pour le crime organisé, sont devenues le symbole d’un pays qui sombre dans la violence. Depuis 2021, plus de 500 vies ont été fauchées derrière les barreaux, transformant l’Équateur, jadis paisible, en une plaque tournante majeure du trafic de cocaïne. L’économie dollarisée et les ports stratégiques facilitent les opérations des cartels, faisant de la nation andine un point de départ privilégié pour la drogue destinée au marché mondial.
Malgré la militarisation des prisons en 2024, la violence persiste, démontrant l’échec des mesures gouvernementales. Le président Daniel Noboa a déclaré la guerre aux gangs, mais les faits sur le terrain sont accablants : le contrôle des établissements pénitentiaires reste aux mains des criminels, et les massacres se succèdent avec une régularité glaçante. Les familles des victimes, impuissantes et angoissées, attendent des nouvelles devant des murs qui ont déjà englouti tant de vies, sans aucune perspective d’amélioration.






