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Le géant suédois Ericsson affiche un bénéfice au deuxième trimestre, mais ses ventes s'effondrent de 6% et l'action chute de 14% depuis le début de l'année. Un redressement trompeur masquant des difficultés persistantes sur le marché des télécoms.

Le géant suédois des télécommunications, Ericsson, a récemment annoncé un bénéfice net de 4,6 milliards de couronnes (environ 410 millions d’euros) pour le deuxième trimestre, un chiffre qui semble masquer une réalité bien plus sombre. Si ce résultat contraste fortement avec la perte abyssale enregistrée l’an dernier, cette performance est en grande partie due à l’absence d’une gigantesque dépréciation de 15 milliards de couronnes liée à son activité Vonage, une charge qui avait lourdement plombé ses comptes précédents.

Malgré ce retour aux bénéfices, les ventes du groupe ont continué de s’effondrer, chutant de 6% pour atteindre seulement 56,1 milliards de couronnes (5 milliards d’euros). Ce chiffre est nettement inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur 59,1 milliards de couronnes, soulignant la faiblesse persistante du marché des télécoms. Le recul est encore plus marqué en Asie du Sud-Est, où les ventes ont plongé de 28% en raison d’une réduction des investissements des opérateurs en Inde. Même si l’Amérique du Nord a montré une croissance « bonne », et l’Europe une certaine stabilité, ces poches de résistance ne suffisent pas à compenser la débâcle générale.

Pour maintenir la tête hors de l’eau, Ericsson s’est résolument tourné vers une stratégie de réduction des coûts drastique, parvenant à absorber une partie du choc de la baisse des ventes. Le bénéfice d’exploitation a certes dépassé le consensus, atteignant 6,4 milliards de couronnes, mais il s’agit d’une victoire à la Pyrrhus, obtenue au prix d’une course effrénée à l’efficacité. Le PDG, Börje Ekholm, se félicite d’avoir atteint le plus haut niveau de marge EBITA ajustée en trois ans, tout en promettant de « se concentrer résolument sur la réalisation de gains d’efficacité supplémentaires ». Une vision peu réjouissante pour l’avenir, car le cours de l’action Ericsson a déjà **chuté de 14%** depuis le début de l’année, témoignant de l’inquiétude grandissante des investisseurs face à un marché de la 5G qui peine à décoller et à une incertitude persistante sur les perspectives.