
Le projet d’euro numérique de la Banque Centrale Européenne (BCE) suscite une vague d’indignation parmi les patrons de banques européennes. Loin d’être perçu comme une innovation salvatrice, il est plutôt décrié comme une initiative dangereuse et superflue. « Quand les banquiers centraux deviennent des croisés, je me méfie ! » s’exclame l’un d’eux, traduisant un scepticisme généralisé face à cette incursion de la BCE dans le domaine des paiements.
Daniel Baal, président du Crédit Mutuel Alliance Fédérale et de la Fédération Bancaire Française, ne mâche pas ses mots, qualifiant le projet de « solution qui cherche son problème », de « non-sens » et de « gabegie ». Ces critiques acerbes soulignent le profond désaccord entre les institutions bancaires traditionnelles et la vision de la BCE. Alors que Christine Lagarde, présidente de la BCE, présente l’euro numérique comme une simple « version numérique du cash », le secteur bancaire y voit une menace directe à son modèle économique et à sa raison d’être.
La promesse d’une confidentialité accrue, « répliquant les dispositifs de respect de la vie privée de l’argent liquide », peine à convaincre. Les banques craignent que ce projet ne déstabilise l’écosystème financier actuel, entraînant des conséquences imprévues et potentiellement désastreuses pour la stabilité économique de la zone euro. L’adoption de l’euro numérique, permettant des paiements via téléphone portable, est perçue comme une ingérence excessive de la BCE dans le quotidien des citoyens et une concurrence déloyale envers les acteurs privés.






