
À l’approche des élections européennes du 9 juin, le tableau est sombre pour la majorité présidentielle. La liste de Valérie Hayer s’effondre dans les sondages, largement distancée par le Rassemblement National de Jordan Bardella. Un véritable désastre politique se profile, bien loin des résultats serrés de 2019 où les deux camps faisaient presque jeu égal.
Pascal Perrineau, éminent politologue de Sciences Po, ne mâche pas ses mots : cette dégradation alarmante du capital électoral macroniste n’est pas un hasard. La nature même des élections de mi-mandat joue un rôle crucial. Historiquement, ces scrutins sont un piège pour le parti au pouvoir, souvent synonymes de démobilisation et de vote sanction. Le mécontentement des Français, exacerbé par des réformes impopulaires, trouve un exutoire parfait dans ce vote intermédiaire, transformant les urnes en un tribunal populaire.
Le déclin de la majorité présidentielle est manifeste et inquiétant. Avec seulement 17% des intentions de vote dans certains sondages, Valérie Hayer est reléguée loin derrière Jordan Bardella, qui caracole à plus de 31,5%. Cette chute vertigineuse interroge la capacité du macronisme à maintenir une base électorale solide face à une opposition de plus en plus affirmée. L’image d’une majorité affaiblie et contestée se renforce, laissant présager des lendemains difficiles pour le gouvernement.
La situation actuelle met en lumière les failles d’une stratégie politique qui semble avoir perdu son élan. Les tentatives de redressement de la courbe des sondages, y compris des interventions du président Macron lui-même, se sont avérées vaines, voire contre-productives. Ce scrutin s’annonce comme un véritable baromètre de la défiance citoyenne, et les répercussions pourraient être bien plus profondes qu’un simple revers électoral, menaçant la stabilité politique du pays.